Né en 1788 à Londres, Lord Byron était issu d’une lignée déjà connue pour ses personnalités controversées. Affligé d'un pied bot (comme Walter Scott par ailleurs), orphelin de père à l'âge de trois ans, il grandit auprès d’une mère aux sentiments instables à son égard.
La malformation de Lord Byron explique peut-être la fougue qu'il témoignera au cours de sa vie : il multipliera les conquêtes de façon cynique et sera, à 21 ans, des plus fiers d’avoir réussi, à l’image de Léandre dans l’Antiquité, la périlleuse traversée à la nage de l’Hellespont (c’est-à-dire le détroit des Dardanelles entre la partie orientale et la partie occidentale de la Turquie).
Élève dans les meilleures écoles (Harrow puis Trinity College) dont il supporta mal la brutalité en usage, il se fit remarquer sur la scène publique très tôt, d'abord dans le domaine littéraire dès ses 19 ans en 1807, puis dans le domaine politique en 1812 quand il prit la défense des luddites (coalition d'ouvriers luttant contre les progrès du machinisme, cf. Société anglaise du XIXe siècle) et des catholiques irlandais à la chambre des Pairs.
Toutefois, c'est grâce à la publication en cette même année 1812 des deux premiers chants de Childe Harrod que Lord Byron devint une véritable célébrité.
Vaste poème puisé dans le propre vécu de Lord Byron, Childe Harrod conte l’errance à travers le bassin méditerranéen d’un jeune homme dégoûté par l’existence dont il a le sentiment d’avoir épuisé tous les plaisirs après s’y être livré sans modération. En quête d'un nouveau sens à donner à sa vie, il déplore la vanité des entreprises humaines, ne trouvant quelque réconfort que dans le contact avec la nature défiée.
La malformation de Lord Byron explique peut-être la fougue qu'il témoignera au cours de sa vie : il multipliera les conquêtes de façon cynique et sera, à 21 ans, des plus fiers d’avoir réussi, à l’image de Léandre dans l’Antiquité, la périlleuse traversée à la nage de l’Hellespont (c’est-à-dire le détroit des Dardanelles entre la partie orientale et la partie occidentale de la Turquie).
Élève dans les meilleures écoles (Harrow puis Trinity College) dont il supporta mal la brutalité en usage, il se fit remarquer sur la scène publique très tôt, d'abord dans le domaine littéraire dès ses 19 ans en 1807, puis dans le domaine politique en 1812 quand il prit la défense des luddites (coalition d'ouvriers luttant contre les progrès du machinisme, cf. Société anglaise du XIXe siècle) et des catholiques irlandais à la chambre des Pairs.
Toutefois, c'est grâce à la publication en cette même année 1812 des deux premiers chants de Childe Harrod que Lord Byron devint une véritable célébrité.
Vaste poème puisé dans le propre vécu de Lord Byron, Childe Harrod conte l’errance à travers le bassin méditerranéen d’un jeune homme dégoûté par l’existence dont il a le sentiment d’avoir épuisé tous les plaisirs après s’y être livré sans modération. En quête d'un nouveau sens à donner à sa vie, il déplore la vanité des entreprises humaines, ne trouvant quelque réconfort que dans le contact avec la nature défiée.
Childe Harrod's Pilgrimage (1823) – J. M. W. Turner
And now Childe Harold was sore sick at heart,
And from his fellow Bacchanals would flee;
'Tis said, at times the sullen tear would start,
But Pride congealed the drop within his ee;
Apart he stalked in joyless reverie,
And from his native land resolved to go,
And visit scorching climes beyond the sea;
With pleasure drugged, he almost longed for woe,
And e'en for change of scene would seek the shades below.
Après le succès de Childe Harrod, Lord Byron délaissa la politique pour se concentrer sur son activité poétique. Ses contes orientaux comme Le Giaour (1813) ou Le Corsaire (1814) assirent définitivement sa popularité, son attitude de dandy rebelle et mélancolique faisant nombre d'émules dans son pays comme à l'étranger.
Dans son désir de s'affranchir de la morale ordinaire, Lord Byron alla même jusqu'à avoir une liaison secrète avec sa demi-sœur mariée, Augusta Leigh, liaison d’où naquit une fille, Medora.
Toutefois, après une première demande repoussée en 1812, il se mariera finalement avec Annabella Milbanke en 1815. Leur union se révéla sans bonheur. De plus, leur séparation précoce et des rumeurs d’adultère causèrent un si grand scandale au sein de la bonne société que Lord Byron décida de quitter l’Angleterre en avril 1816 – âgé alors de 29 ans, il ne devait plus jamais y revenir.
The Parting of Conrad and Medora – C. W. Nicholls
Again – again – and oft again – my love!
If there be life below, and hope above,
He will return – but now – the moment bring
The time of parting with redoubled wing:
The why – the where – what boots it now to tell?
Since all must end in that wild word – farewell!
Yet would I fain – did time allow – disclose –
Fear not – these are no formidable foes;
And here shall watch a more than wonted guard,
For sudden siege and long defence prepar'd:
Nor be thou lonely – though thy lord's away,
Our matrons and thy handmaids with thee stay;
And this thy comfort – that, when next we meet,
Security shall make repose more sweet:
List! – 'tis the bugle – Juan shrilly blew -
One kiss – one more – another - Oh! Adieu!
Entreprenant alors un long voyage sur le continent (il médita notamment à Waterloo le destin de Napoléon qu'il admirait), Lord Byron retrouva quelque plaisir à la compagnie humaine quand il fit la rencontre à Genève de Percy Shelley et de sa future femme Mary – qui connaitra la gloire peu de temps plus tard avec son Frankenstein (1818).
Une excursion en bateau avec Percy Shelley sur le lac Léman marqua aussi l'occasion pour Lord Byron de renouer avec l'écriture puisque l'île prison de Chillon et le sort qu'y connut le célèbre dissident religieux François Bonnivard lui inspirèrent une de ses compositions les plus célèbres : Le Captif de Chillon (1816).
Le Prisonnier de Chillon (1834) – Eugène Delacroix
My brother's soul was of that mould
Which in a palace had grown cold,
Had his free breathing been denied
The range of the steep moutain's side;
But why delay the truth? – he died.
I saw and could not hold his head, –
Nor reach his dying hand – nor dead, –
Though hard I strove, but stove in vain
To rend and gnash my bonds in twain.
He died – and they unlock'd his chain,
And scoop'd for him a shallow grave
Even from the cold earth of our cave.
Au Captif de Chillon succéda bientôt Manfred (1817) une pièce en vers où Lord Byron exprima tout le désespoir qu'il éprouvait pour son amour condamné avec sa demi-sœur. Après l'avoir commencé en Suisse, Lord Byron acheva cette œuvre en Italie où un autre prisonnier célèbre, Le Tasse, auteur de La Jérusalem délivrée, l'inspirera pour La Plainte du Tasse (1817).
Scene from Manfred (1833) – John Cole
And walking out upon the beach, below
The cliff, towards Sunset, on that day she found,
Insensible, – not dead, but nearly so, –
Don Juan, almost famish'd, and half drown'd;
But being naked, she was shock'd you know,
Yet deem'd herself in common pity bound,
As far as in her lay, 'to take him in,
A stranger'dying, with so white a skin.
Après avoir eu la douleur de perdre son ami Percy Shelley en 1822, noyé dans un naufrage au large de La Spezia, Lord Byron quittera l’Italie en 1823 pour participer à la libération de la Grèce, alors sous joug Ottoman. Finançant sur ses deniers sa propre garde, il attrapa cependant une fièvre des marais à laquelle il devait succomber au mois d’avril 1824, à 36 ans [I].
Lord Byron on his death-bed (1826) – J. D. Odevaere
If thou regre'st thy youth, why live?
The land of honourable death
Is here: – up to the field, and give
Away thy breath!
Seek out - less often sought than found –
A soldier's grave, for thee the best,
Then look around, and choose thy ground,
And take thy rest.
( On this day, I complete my thirty-sixth year, composé à Missolonghi.)
20 septembre 2013
(Source des images : Wikimedia Commons)
(Source des images : Wikimedia Commons)
I : Mary Shelley a peut-être évoqué cette ultime aventure dans The Last Man (1826).